Petites bonnes : la clé d’une solution
Le Maroc est un pays merveilleux mais il n'est pas sans problème et l'un des ces problèmes cruciaux est celui des petites bonnes. Elles viennent souvent de la campagne et sont agées de 5 à 15 ans. Déscolarisées, elles effectuent tout le travail ménager dans des conditions de vie lamentables pour un salaire de 400 dh (40 euros, 60 dollars) par mois versé à leurs parents. 72% d'entre elles se lèvent avant 7 heures le matin et 65% se couchent après 23 heures. Heureusement l'arsenal juridique commence à se mettre en place....
Petites bonnes : la clé d'une solution
Une campagne nationale contre le travail des petites bonnes démarre ce lundi. Un projet de loi permettra de réprimer les intermédiaires et les employeurs.
«On ne peut plus tolérer qu'il y ait des petites filles qui travaillent comme domestiques ni un commerce de petites bonnes». Trêve de discours. C'est d'action dont il sera désormais question pour abolir le travail des petites bonnes et Yasmina Baddou, secrétaire d'Etat chargée de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées en fait un engagement. A partir d'aujourd'hui et jusqu'au 23 février, une campagne nationale est lancée partout au Maroc avec pour principe d'allier toutes les parties liées de près et de loin au problème : «Ensemble contre le travail domestique des filles».
«Ensemble» implique, en plus du secrétariat d'Etat initiateur, l'Education nationale, l'Agence de développement sociale, les Affaires islamiques, l'Emploi, les associations locales, les organismes de micro-crédits… «L'innovation, cette année, c'est qu'on ne s'adressera plus seulement aux employeurs, mais aussi aux parents, à la famille et c'est un travail qui doit se faire dans les écoles et les mosquées», déclare à ALM Mme Baddou. Eh oui, c'est tout un programme qui se met en place par le biais de cette campagne. Baptisé «Inqad», ce travail se concentre d'abord sur des zones jugées prioritaires : Casablanca, Rabat, Marrakech et Fès. Des villes, mais surtout des petits villages environnant, car c'est bien de là que proviennent les petites bonnes.
Le programme national vise le milieu rural où les imams et les enseignants seront appelés à traquer le fléau en assurant chacun sa fonction. «Les enseignants sont des acteurs incontournables dans cet objectif. Ils seront amenés, au cas où une élève quitte l'école pour aller travailler, à aller voir les parents», explique Mme Baddou. Sensibilisation oblige, c'est l'un des principes fondamentaux de la lutte contre le travail des petites filles et c'est à cela que devrait arriver cette campagne qui coûte 3millions de dirhams. Au menu, attendez-vous à voir des spots, mais aussi à une caravane qui devra sillonner les zones précitées pour présenter des spectacles de marionnettes et des documentaires sur le vécu des petites bonnes. Et parce que les médias sont un relais incontournable dans cette sensibilisation, la deuxième chaîne compte diffuser le 23 février une émission spéciale sur les petites bonnes en mettant l'accent sur le contexte qui favorise le fléau, dont les mères célibataires.
Un programme dense qui ne s'arrêtera pas là. Le secrétariat d'Etat indique dès à présent qu'il poursuivra son chemin grâce à un comité de suivi et à des campagnes similaires qui seront organisées périodiquement chaque deux ou trois mois. Mais pour résoudre un problème social aussi énorme, il faut également passer par deux autres étapes: la protection des petites filles et la résolution du problème économique qui poussent leurs parents à les retirer de l'école.
Un projet de loi est soumis au secrétariat général du gouvernement pour que le vide juridique soit réglé. Cela concerne la mise en place de mesures répressives contre les intermédiaires et les employeurs qui seront contraints de payer une amende pour l'emploi d'une petite fille de moins de 15 ans. Le secrétariat d'Etat demande même que cette amende soit assortie d'une peine de prison afin que la protection des petites filles sur le plan légal puisse se concrétiser. Ce projet de loi limite, également, l'âge de travail à 15 ans et plus et exige l'accord des parents. Pour ce qui est du problème économique, on fera appel aux réseaux de Zagora et d'Al Amana pour accorder des microcrédits aux parents. «La pauvreté n'est pas un facteur, mais un motif suffisant. Il faudrait appuyer les activités génératrices de revenus pour dissuader les parents», précise la secrétaire d'Etat. En plus des microcrédits, ce sont les associations locales et les autorités qui seront impliquées, dans le cadre de l'INDH, à contribuer à la réussite de ce programme national. Plusieurs conventions de partenariats seront signées dans cet objectif avec l'ensemble des partenaires. La machine est en marche.
Le 22-1-2007
Par : Leïla Hallaoui
© Aujourd'hui le Maroc 2007.
Un couple devant la justice pour mauvais traitement d'une petite fille
Un couple a été déféré, vendredi dernier à Casablanca, à la justice pour mauvais traitement et sévices infligés à une petite fille de onze ans, a-t-on appris de source policière.
Le couple, appréhendé par les éléments de l'arrondissement ''Annassim'' (district Ain Chock-Hay Hassani), a reconnu avoir maltraité cette mineure, engagée depuis un an comme bonne, a ajouté la même source.
La petite fille, qui porte les séquelles de ''brutalités et de coups'' sur tout le corps, a été évacuée vers le CHU Ibn Rochd pour recevoir les soins nécessaires, selon la même source qui a précisé qu'après confirmation du rapport médico-légal de maltraitement, le procureur a ordonné l'ouverture d'une enquête.
Le mari, ingénieur de son état, est actuellement en état de détention alors que la femme est en liberté provisoire.
Le 5-2-2007