Des caribous au pays du couscous

Essaouira - En mutation

          

 

Assise sur la terrasse du Dar Saltana, face à la mer, je savoure ce moment entre chien et loup ou le soleil laisse la place à la lune. Le vent s'est calmé, le muezzin entame l'appel à la prière dans la vieille mosquée voisine. Mon âme tend à l'apaisement. Et je me dis que j'ai de la chance de me trouver à ce moment précis en cet endroit. Essaouira conserve encore pour quelques temps son atmosphère particulière car j'ai peur que le mega projet de complexe touristique et d'autoroute ne perturbent cette quiétude à tout jamais.

 

                

 

J'adore le monde des toits. On découvre un paysage de terrasses et de minarets. D'abord, on voit et on sent la mer (pas comme à Rabat ou il faut toujours courir aprés), et ensuite, il y régne toujours une grande animation. De loin, j'aperçois les serveurs galonnés, serviette sur le bras qui servent le petit déjeuner aux touristes de ce riad de luxe. Ailleurs ce sont les bonnes de la maison d'hôtes qui briquent la terrasse. D'autres femmes étendent du linge, des hommes réparent des coupoles paraboliques. Quand les humains redescendent, les toits redeviennent le terrain de jeux des goélands et des pigeons qui paradent en roucoulant. Pour combien de temps encore.

D'en haut, je vois lestravaux effectués et les maisons en quasi ruine. L'une d'elles  ne dispose même pas d'électrcité, à moins que les habitants n'est pas réussis à en payer la facture. Le soir ils allument la radio en préparant le repas à la lampe à gaz.Car ici se cotoient touristes, souiri et résidents. Comme de nombreuses villes du Maroc touristique, Essaouira est pleine de contrastes et de paradoxes. La grande pauvreté cotoie la richesse extrême.

La médina vit comme elle a toujours vécu: d'artisanat de petits commerces et de petits traffics. Beaucoup d'habitations sont vétustes et le travail se fait rare. Le tourisme n'est pas la mane annoncée et les emplois restent souvent subalternes et provisoires. Les étrangers se jettent sur les riads ou maisons qu'ils rénovent à grands frais.

Dans ces maisons d'hôtes, le personnel est la plupart du temps payé sous le minimum légal, non déclaré et les étrangers-tenanciers se justifient derrière le fait qu'ils emploient des femmes veuves ou des divorcées qui ne trouveraient jamais d'emploi sans eux. A 1 000 drh (150$) par mois, certains rentabilisent rapidement leur investissement. C'est pour cela qu'il est préférable d'encourager des entreprises qui rémunèrent justement leur personnel et ne profitent pas des mailles du systeme.

 

 



09/05/2009
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