Des caribous au pays du couscous

Oued Laou

Ce sont les chaounis qui nous ont conseillé d'aller jusqu'à Oued Laou. Pendant la période chaude, ils sont nombreux à chercher la fraicheur au bord des plages qui vont de Oued Laou à Jabha. Même s'ils roulent tous les jours de la semaine, le dimanche les grands taxis font une navette incessante de Chefchaouen - Oued Laou. Cela prend environ 3 heures d'une route magnifique  qui  serpente dans des gorges.

 

La bourgade de Oued Laou ne possède aucun charme particulier, quelques commerces et beaucoup de villas ou petits immeubles en construction. Ce qui peut se révéler une source de bruit intempestive.

 

Peu fréquenté par les touristes étrangers, les marocains viennent  pour y profiter de la plage et de la mer... quand il n'y a pas d'imbéciles en jet ski qui friment proches des baigneurs!

De petits restaurants s'étalent le long de la promenade en bord de mer. Ils proposent tous poissons et fruits de mer grillés, fraichement sortis de l'eau par les pêcheurs locaux. Les plus connus et les plus prisés sont le pageot, les anchois et les sardines.

                  

 

Le souk du samedi est connu dans toute la région. Hormis les denrées alimentaires et autres produits nécessaires, on y trouve également des mendils (pieces de tissu traditionnel à rayures que portent les femmes autour de la taille) et des poteries de Fran Ali, un douar voisin.

 

 

Les potieres de Fran Ali

Dans le centre Oued Laou

Le Douar Ifrane-Ali, abrite environ 60 familles éparpillées sur trois collines autour d'un affluent de l'Oued Laou. Tout le douar vit de la production de poteries dont l'argile est de très bonne qualité. Toutes les femmes sont potières des plus âgées aux plus jeunes. Elles façonnent une poterie simple, lissée au galet, sans décor peint, mais avec un décor en relief fait d'entailles, réalisées au doigt ou avec un outil, de traits courts et droits ou formant des zigzags ou des points. Les formes sont très variées et parfois à vocation touristique. Parmi les potières, citons : Assia Izri, Rama Ilkadoum, Rachida Bouzerèse. 

 

   

 

Les hommes se chargent de l'extraction de l'argile fine à laquelle il mélange du mica noir trouvé en couche sous la terre. Ils s'occupent aussi du concassage, du trempage, du séchage et enfin du tamisage. Ils rapportent aussi le combustible (branches de lentisque et bois de pin) pour les fours assez performants. Ceux-ci sont traditionnellement construits en terre argileuse et sont assez spacieux pour introduire le combustible et des dizaines de pièces par une ouverture à la base assez large. Le four comprend deux autres ouvertures latérales au-dessus de l'entrée et une troisième au sommet pour l'évacuation de la fumée. La cuisson dure 5 à 6 heures. 
Une fois la production prête, les hommes participent au transport dans tout le pays et aux transactions commerciales. Les quantités exposées en permanence sur les routes du Nord, dans les villes du pays et à l'étranger, font croire à une poterie industrielle. Mais cette poterie est bien féminine et n'utilise aucune technique moderne, ni dans sa réalisation, ni dans sa cuisson, ni même dans sa commercialisation. Malheureusement ces potières en profitent bien peu, vu les prix d'achat dérisoires et irrationnels

sources: terre des femmes



12/02/2010
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