Des caribous au pays du couscous

Essaouira - Le retour

 

 

Profitant du pont du Premier mai, nous sommes retournés à Essaouira pour quelques jours de vacances bien mérités. Dix mois apres nos vacances, et aprés 5 mois de vie quotidienne au Maroc, notre regard était bien différent.

L'été dernier, je retrouvais une ville connue il y a presque trente ans, où après les souks de Marrakech, sa chaleur et sa poussière nous avions trouvé un havre de paix et de fraicheur, sans marchands ni guides touristiques. A l'époque nous mangions des sardines et de la langouste accompagnées d'un oignon, une tomate et un pain, pour 5 dirhams sur le quai du port, accoudée à une table bancale. Les souiris nous parlaient bien de l'huile d'argan mais nous ne savions pas trop ce que c'était. A l'époque je m'étais jurée d'y revenir plus longtemps...

Ce que j'ai fait l'été dernier. Pendant les 10 jours que nous y avons passé j'ai découvert et re-découvert la medina que j'avais trop brièvement entrevue quelques décenies plus tôt. Aujourd'hui tout le monde connait les bienfaits de l'huile d'argan et les maisons et riads de la medina sont retapés par des étrangers qui les louent à des touristes, les rues sont pleines de boutiques où on retrouve l'artisanat traditionnel en bois de tuya mais aussi les poteries de Fes.

Une longue avenue borde le long de la plage dorénavant entièrement construite de petits immeubles et de villas.

Le petit village que vous appercevez sur la photo de droite s'appelle Diabet. C'est là que sont en cours de construction des complexes hoteliers et des golfs 18 trous! C'est aussi là que c'est arrêté Jimmy Hendrix et commenca la légende hippie d'Essaouira.

Tout cet aflux touristique enrichit certes la ville mais est-ce qu'elle enrichit la population. Les plus gros chantiers proviennent de financements étrangers, la medina est rachetée par des étrangers, le samedi après-midi dans les rues, il n'y avait que des étrangers. Bien sur cela génére des emplois dans le tourisme pour les habitants, comme employés de maison, serveurs, plongeurs, mais souvent sous-payés.

Petit à petit Essaouira perd son âme, même s'il est encore très agréable de s'y promener en sortant des rues principales. Mais dépêchez-vous, c'est une question de temps avant qu'elle ne devienne une sorte de ville-musée à vocation commerciale.

 



06/05/2007
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