Des caribous au pays du couscous

Rabat - Takaddoum - Fête de l'Achoura

Je vous ai déja parlé de  Takadoum. C'est avant tout un quartier populaire où s'entassent de nombreuses personnes  dans des conditions de logement assez insalubres, mais c'est aussi un grand marché, un entrelac de ruelles, bordées d'échoppes en tout genre. Dès le matin on trouve les marchands de légumes, d'olives et d'épices.Les étals de boucher commencent à s'animer. Les volaillers nourissent leurs poulets avant de les tuer et de les préparer pour les clients et puis en fin d'après-midi apparaissent les marchands ambulants, fripes, batteries de cuisine, foulards à la tonne et beaucoup de chinoiseries. C'est aussi l'heure ou arrive les charettes de  pains chauds et les femmes qui vendent de petites crêpes en nid d'abeilles.Les tambours dans les rues de la medina de Marrakech

Le soir vers 5 heures nous aimons bien allez y chercher fruits et légumes et on revient bien évidement toujours avec une bébelle. C'est aussi un bon baromètre des saisons et festivités. Dernièrement, il y avait des montagnes de couvertures chinoises chaudes et épaisses, des pyjamas molletonnés, et récement nous avons vu apparaitre des marchands de tarboukas (tambours) de toutes les tailles et des marchands de jouets chinois tellement cheaps qu'ils ne seraient autorisés ni en europe ni au canada. Ce n'est pas normal que les enfants d'ici jouent avec des jouets qui peuvent être dangeureux, mais ils sont si peu chers que les parent peuvent faire plaisir à leurs enfants pour Achoura. A L'origine les enfants s'habillaint de neuf et recevaient de petits tambours. ......

 

Les Marocains observent
le rite de l'Achoura

Les célébrations de l'Achoura ont commencé la semaine dernière au Maroc, marquées par des prières, des jeux, des jouets pour les enfants et des repas dans tout le pays. Nombre de ces traditions permettent de maintenir la relation sociale qui distingue cette société dans la région.


Au Maroc, les célébrations de l'Achoura ont commencé le 20 janvier -- premier jour de Muharram (le Nouvel An islamique) -- et se poursuivront jusqu'au 10 Muharram-- journée de jeûne en mémoire du prophète Mahomet, qui jeûna durant cette journée pour remercier Dieu d'avoir sauvé le prophète Moïse.

C'est l'occasion de prier et de distribuer des aumônes aux pauvres et aux personnes dans le besoin. Mais l'Achoura est également symbole de jeux, ainsi que de banquets spécialement dressés pour l'occasion. "On ne peut pas passer à côté de la kadida, un morceau de viande de l'Eid Al-Adha, qui a séché au soleil après avoir été agrémenté d'épices et conservé jusqu'à l'Achoura ; les femmes préparent alors un plat contenant de la kadida hachée et invitent la famille, les voisins et les amis à la partager", indique Zoubida Doukkali, une ménagère.

De nombreuses familles préparent également des fruits secs, des amandes et des noix (Guarguaa'), des dattes, des raisins secs, des figues sèches et des cacahuètes, et les offrent à leurs proches sur un large plateau, dans lequel tous les membres de la famille et les invités se servent ce jour-là, dans une agréable confusion.

"Même si les enfants se gavent de ces fruits, nous ne les grondons pas, ce serait de mauvaise augure. De plus, le plateau doit être vidé durant la journée, et rien ne doit rester pour le lendemain", précise Rachida Sebbagh, une mère de trois enfants.

Les coutumes varient d'une région à une autre.

A Sakhirat, les jeunes filles sortent chaque soir en groupe après l'école et battent le rythme sur leurs ta'arija -- de petits tambours ou tambourins faits d'argile et de peau de mouton tendue. C'est une invitation à chanter au rythme des tambourins durant la nuit de l'Achoura, le neuvième jour de Muharram, qui est marqué par une grande fête particulièrement aimée des enfants, la sha'al. Lors de ce rituel, un feu est allumé sur la place du quartier et les jeunes tentent de le conserver actif durant toute la soirée, généralement avec des pneus de caoutchouc. Ils sautent par dessus les flammes en réalisant des prouesses acrobatiques, accompagnés par le rythme de la ta'arija, et par des chants folkloriques que les femmes se transmettent de générations en générations. Selon certains, le rituel du feu remonte à l'époque du prophète Abraham.

Dans certaines régions, comme à Casablanca et à Rabat/Salé, durant toute la période que dure l'Achoura, les jeunes sortent pour se lancer de l'eau, en formant des équipes, la victoire allant à celle qui réussira à mouiller le plus grand nombre de membres de l'équipe adverse.

Cette ambiance de fête était extrêmement limitée dans le passé, et se limitait à inviter quelques amis du voisinage ou quelques personnes du quartier. Mais aujourd'hui, les jeunes n'excluent plus personne de leurs concours et, parfois, profitent de l'occasion pour taquiner quelque jeune fille en particulier. "Cela crée une sorte de confrontation", déclare Mubarak, un propriétaire de magasin qui a observé l'évolution des fêtes de l'Achoura au fil des années.

L'achat de jouets est une autre activité très prisée durant l'Achoura. Le marché Darb Amar de Casablanca est considéré comme le plus grand marché de jouets du royaume, où l'on trouve des articles en gros et au détail.

"C'est vraiment une occasion rêvée pour nous de vendre nos produits, qui perdent beaucoup de leur attrait le reste de l'année. Et les prix, en dépit d'une certaine augmentation, restent à la portée de toutes les bourses. On trouve des jeux habituellement vendus pour moins de 10 dirhams qui se vendent 1 000 dirhams", indique Meiloud, un commerçant.

Les Marocains associent l'Achoura à un personnage mythique, Baba Aichour -- le Père Noël du Maghreb. La légende est apparue dans les chants des jeunes femmes accompagnant leurs ta'arija entièrement décorées et criant: "Baba Aichour Aichour. Je te montre mes sentiments."

Donner des zakat, des aumônes, aux pauvres et aux enfants est "le devoir de Baba Aichour".

Certains pensent que la période de l'Achoura est l'occasion de rechercher la bonne fortune et le bonheur. Des jeunes femmes consultent la shawaafa (la voyante), chargée de prédire leur avenir et de leur indiquer les obstacles au mariage. D'autres s'en remettent à un fkih (un devin), qui affirme avoir des pouvoirs surnaturels et pouvoir leur révéler la magie à laquelle elles ont été soumises, ce qui nécessite des talismans écrits avec une encre d'un type particulier.

"Nous préservons certaines de ces traditions dans le but de maintenir les relations sociales qui distinguent notre société marocaine et permettent de préserver la cohésion familiale, les liens de parenté et la joie dans les coeurs des enfants. Mais lorsque cette foi s'adonne à la superstition et à la magie, cela devient inacceptable et doit être combattu, parce que cela est contraire aux valeurs morales de l'Islam", précise Doukalli.

Texte et photos par Imane Belhaj de Casablanca -- 26/01/07


28/01/2007
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